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Clarinette et klezmer : l’instrument qui fait pleurer et danser en même temps

Clarinette et klezmer : l’instrument qui fait pleurer et danser en même temps

Parmi les instruments de musique à vent qui touchent l’âme,la clarinette tient une place unique, surtout dans le répertoire klezmer. Avec son anche simple, son perçage cylindrique et son timbre chaleureux, elle semble tour à tour pleurer, chanter et rire. Dans le monde du klezmer, elle est bien plus qu’un instrument de musique : elle devient une voix humaine portée par la colonne d’air du musicien, capable de faire vibrer et danser toutes les foules

Une tradition vivante issue de l’Europe de l’Est

La musique klezmer trouve ses racines dans les communautés juives ashkénazes d’Europe centrale et orientale. Elle était traditionnellement jouée lors de mariages, de fêtes et de cérémonies religieuses, par des orchestres composés de violon, contrebasse, flûte à bec, tambour, parfois trompette, et bien sûr, clarinette.

Cette musique est à la croisée des chemins entre la musique tzigane, les musiques traditionnelles slaves, les modes orientaux, et le répertoire baroque. Son caractère mélodique et ornementé se prête parfaitement aux instruments à vents, et plus particulièrement à la clarinette sib, grâce à sa grande tessiture et sa capacité à imiter la voix humaine.

Pourquoi la clarinette ?

La clarinette, appartenant à la famille des bois, possède une acoustique unique. Son anche simple, placée sur le bec, entre en vibration sous l’effet du souffle du musicien. Le résultat ? Une sonorité chaude, expressive, souvent comparée à la voix d’un chanteur. Grâce à sa perce cylindrique, elle offre une grande souplesse dans les passages rapides, les glissandos et les trilles, si caractéristiques du style klezmer.

Dans cette musique, le clarinettiste utilise des effets comme le krekhts (un gémissement) ou le dreydlekh (un ornement tournoyant), en modulant la pression de l’air, le doigté, et l’embouchure. Cette expressivité est rendue possible par la structure même de l’instrument : clefs, pavillon, tampons, et tuyaux agissent comme les résonateurs d’un orchestre miniature.

Du shtetl à l’orchestre symphonique

Avec les grandes vagues d’immigration juive vers l’Amérique au début du XXe siècle, la musique klezmer s’est mêlée au jazz, au swing et à la musique symphonique. La clarinette, déjà présente dans l’orchestre d’harmonie, a trouvé une nouvelle place dans ces ensembles hybrides. Elle y côtoie alors le saxophone, le hautbois, le basson, les cuivres (comme le trombone à coulisse, le tuba ou le cor), les percussions, et les instruments à cordes tels que le violon, l’alto, le violoncelle ou la harpe.

Des instrumentistes comme Naftule Brandwein, Dave Tarras, ou plus récemment David Krakauer, ont élevé la clarinette klezmer au rang d’instrument soliste dans les salles de concert. Leur virtuosité, leur soufflerie, leur jeu sur les harmoniques, les registres et les octaves ont bouleversé les codes, donnant à la clarinette basse, au cor de basset, voire à la clarinette alto, une nouvelle visibilité dans les orchestres du monde entier.

Entre larmes et danse : une musique riche et contrastée

Ce qui frappe dans le klezmer, c’est la richesse de sa palette d’émotions. Un morceau commence sur un mode mineur, presque en plaintes, puis enchaîne sur un rythme rapide, incitant à danser. Ce mélange de joie et de tristesse est accentué par le timbre de la clarinette, capable de passer du médium chaleureux aux aigus poignants sans jamais perdre en expressivité.

Cet équilibre subtil est renforcé par l’usage de modes non occidentaux, d’altérations (comme le mib ou le sib), de modulations soudaines, et d’un usage très libre des partitions : dans le klezmer, beaucoup de passages sont improvisés, comme dans le jazz. Les clarinettistes y trouvent une grande liberté, comparable à celle du saxophoniste dans un solo de saxophone ténor ou soprano.

Une musique intemporelle et une transmission vivante

Aujourd’hui, de nombreux conservatoires, écoles de musique et festivals proposent des cours de clarinette, avec une spécialisation en klezmer. Les élèves y apprennent non seulement les doigtés, les types d’instruments, mais aussi les techniques de lutherie, la réparation d’instruments, et les styles historiques allant du baroque à la musique actuelle.

Les clarinettes modernes, souvent fabriquées en ébène, en maillechort, ou en résine, sont proposées avec différents becs, ligatures, étuis, et embouchures adaptées à chaque style. Des marques comme Buffet Crampon, Jupiter ou Pearl proposent des instruments taillés pour le concert, la musique d’ensemble, ou encore les trios et quatuors de musique klezmer.

 

La clarinette klezmer est un instrument transpositeur, un instrument soufflant, un instrument soliste qui vibre entre les mains du musicien comme un chant ancien. Elle unit les familles d’instruments – cuivres et bois, vents, percussions – dans un même élan. Une musique jouée avec le cœur, et qui, plus que tout, fait pleurer et danser en même temps.

Rédigé le  19 juin 2025 12:33  -  Lien permanent

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